Nous pourrions penser que puisque c’est l’été les problèmes fondent avec la hausse des températures. Et en fait pour certaines personnes, pas-du-tout.
C’est pourquoi, aujourd’hui, j’aimerais partager avec vous 5 conseils pour gérer une crise d’angoisse. Je précise que ce sont mes conseils à moi. Car il n’y a que vous qui pouvez savoir ce qui est le mieux pour vous pendant ces pics émotionnels extrêmes.
Mais de mon expérience, ces 5 conseils m’ont été fort utiles à certaines périodes de ma vie.
J’invite aussi les personnes qui n’ont jamais eu de crise d’angoisse à lire tout de même cet article jusqu’au bout. Car cela pourrait toujours s’avérer utile d’avoir ces quelques conseils en tête si une personne autour de vous en faisait une un jour.
1/ Renoncez à lutter contre vous-même
Vous le sentez quand vous êtes au cœur d’une crise d’angoisse, toute votre énergie plonge. Vous êtes au climax de la tempête. Alors, première chose, gardez au maximum votre énergie et ne luttez pas contre. Travaillez avec elle. C’est paradoxal mais l’idée c’est de plonger avec l’angoisse.
Je vous le dis souvent ici : en hypnose, on travaille avec soi, toutes les parties de soi, pas contre.
Cela me fait penser à ce que ma chiropracteur m’a dit quelques jours après un grave accident de voiture (qui m’a menée d’ailleurs à l’hypnose). Je lui avais expliqué qu’en tant que passagère avant du véhicule, j’avais vu la barrière de sécurité de l’autoroute se rapprocher. Et ainsi, j’avais eu le temps de « me préparer » à l’impact (😂) en tendant tout mon corps et en me cramponnant bien fermement au siège avec la main gauche et à la poignée d’en haut avec la main droite.
Et ma chiro m’a alors répondu que c’était la pire chose à faire et qu’elle comprenait mieux mes douleurs dans tout mon corps. Elle me donna le conseil suivant
« Je ne vous le souhaite pas mais la prochaine fois que vous avez un accident de voiture, faites tout le contraire. Soyez aussi molle qu’une pâte à modeler et laissez faire l’impact ».
2/ Mettez vous contre un mur
Assise.e, debout, qu’importe. Mais contre un mur.
Ce conseil est le plus simple à mettre en place. L’objectif est de vous permettre d’avoir un ancrage kinesthésique, une base du « ici et maintenant ». En effet, quand on est en pleine crise d’angoisse, le moment présent devient un concept plutôt abstrait, n’est-ce pas ?
Vous mettre contre un mur vous permet d’offrir à votre corps une possibilité de se relier avec le truc le plus simple et concret du moment présent. « Mon dos, un mur, là maintenant, tout de suite. » Un mur comme une ancre de bateau au cœur de la tempête.
Double effet kiss cool : le fait d’avoir le dos contre ce mur vous permet de sentir qu’il n’y a rien qui va pouvoir venir vous surprendre par l’arrière. Vous pouvez ainsi vous concentrer seulement sur l’avant, à 180 degrés. Economie d’énergie.
3/ Faites diversion
L’idée c’est de vous sortir de la tempête. Ce n’est pas le moment de commencer à vous demander ou qu’on vous demande :
« Et cette angoisse, elle raconte quoi ? Quel est son message ? ».
Vous ferez cela le moment voulu avec un.e accompagnant.e si vous le souhaitez. Pour le moment, il faut revenir en sécurité physique, émotionnelle et affective.
Optez plutôt pour la diversion. J’utilise une technique en particulier mais il en existe des milliers, à vous de trouver celle qui fonctionne le mieux pour vous-même. Certaines personnes apprécient de compter de 2 en 2, d’autres énumèrent les personnages dans Game of Thrones, d’autres encore listent les étapes de la recette du fondant au chocolat.
Pour ma part, je garde les yeux ouverts et je regarde en face de moi. Et je liste à voix haute si possible :
- 3 choses que je vois – (je prends une grande respiration)
- 3 choses que j’entends – (je prends une grande respiration)
- 3 choses que je sens – (je prends une grande respiration)
Et je fais des boucles.
Cela donne par exemple : chaise, fenêtre, tableau – respiration – souffle, frigo, voiture, respiration – douleur ventre, mains cuisse, dos mur, respiration – bureau, vase, stylo, respiration – et ainsi de suite.
Petit à petit, grâce à ces boucles, vous revenez dans votre expérience immédiate du ici et maintenant. Et le calme refait surface.
4/ Utilisez votre corps
Vous allez utiliser votre corps pour sortir de la crise d’angoisse. Ce quatrième conseil est directement connecté au tout premier : vous utilisez ce qui est déjà là. C’est-à-dire que la tension devient un tremplin pour vous calmer.
Je vous rappelle que les muscles ont trois facultés : se contracter, se relâcher, s’étirer. Pas de contraction sans relâchement, pas de relâchement sans contraction.
Par conséquent, vous allez volontairement sur-contracter une à une les zones de votre corps pour les relâcher dans un deuxième temps. Vous vous accompagnez ainsi vous-même dans votre relâchement. Et vous montrez la voie à suivre à votre corps et à votre esprit.
Par exemple, vous contractez tout votre visage pendant une dizaine de secondes et vous relâchez. Vous passez aux épaules et aux trapèzes en les contractant de toute votre force pendant une dizaine de secondes et vous relâchez. Vos biceps, vos mains, votre ventre … contraction, relâchement.
Je vous invite à accompagner au maximum aussi bien la contraction que le relâchement. Vous pouvez ainsi commencer à mettre des suggestions de calme et d’apaisement dans vos relâchements avec des images par exemple de quelque chose qui se pose, qui atterrit.
5/ Reconnectez-vous au positif
Quand le calme commence à réapparaître, vous pouvez commencer à vous reconnecter au positif pour amplifier la remise en mouvement.
Je vous invite à faire une (ou plusieurs) session de cohérence cardiaque. Vous avez des applications gratuites ou des vidéos sur YouTube qui vous accompagnent pas à pas dans cette respiration très lente (5 secondes d’inspiration, 5 secondes d’expiration).
Je saupoudre une session de cohérence cardiaque avec un exercice de reconnexion à un souvenir heureux. Cela me sert à recharger mes batteries et à m’assurer d’avoir récupéré « mon souffle émotionnel ». Ainsi, je prends le temps de me rappeler un souvenir heureux. Et je m’accompagne pour « faire comme si » j’y étais encore.
Où était-ce ? Avec qui ? Qu’est-ce qu’il y avait autour de moi ? Les odeurs ? Les goûts ? Les sensations physiques ? Les émotions ressenties sur le moment ? Les voix ? Les sons ?
Je récupère au maximum le beau et le bon et j’ancre au présent.
6/ Bonus
Pour terminer, j’aimerais vous inviter à ne pas attendre d’avoir des angoisses pour pratiquer ces 5 conseils. Le mieux c’est de vous y exercer quand tout va bien, comme pour vous préparer à gérer une crise d’angoisse. L’idée c’est de préparer des automatismes pour vous aider au maximum le jour où une crise d’angoisse viendra toquer à votre porte.
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J’espère que ces 5 conseils pour gérer une crise d’angoisse vous aura donné des pistes. Ils sont issus de mon expérience personnelle mais aussi professionnelle.
Ainsi, si vous deviez ne retenir qu’une chose de tout cela, c’est que vous n’êtes pas seul.e. Les crises d’angoisse restent encore un sujet malheureusement tabou. Mais sachez que depuis que j’ai ouvert mon cabinet, je réalise à quel point cela arrive à beaucoup plus de personnes qu’on ne le croit. Alors, ne restez pas seul.e, parlez en à quelqu’un de confiance. Et si vous en ressentez le besoin, je vous invite à vous faire accompagner.
Je reste comme d’habitude à votre disposition par mail si besoin d’échanger. Au plaisir de vous lire.