Dimanche, c’était les un an de mon fils. Dimanche, c’était mes un an en tant que maman … Pour la première fois de ma vie, j’ai signé sa carte d’anniversaire en marquant « Maman ». Douche d’émotions.
J’ai réalisé à ce moment-là à quel point j’avais travaillé « en sous-marin » tout au long de l’année : intérieurement, ça a bossé dur pour que je puisse m’approprier cette nouvelle identité.
Cela m’a donné envie de vous partager ma réflexion sur cette transition qui s’est déployée durant 365 jours. Et de vous donner quelques clés pour mieux vivre vos transitions à vous.
Maman : de la théorie à la réalité
La transition ne s’est pas faite en un jour. Même si je me suis sentie reliée à mon fils très tôt durant ma grossesse, cette prise d’identité a été un chemin long pour moi. Une vraie transition de vie, avec son paquet d’émotions antagonistes. La naissance d’un enfant, la naissance de parents.
Je n’ai jamais autant appris sur moi que lors de ces derniers mois. On entend souvent « les enfants, ça vous change la vie ». Alors, on s’y prépare comme on peut. De mon côté : hypnose, auto-hypnose, yoga prénatal, haptonomie, fleurs de Bach, présence à tous les cours de préparation à la maternité, lecture ++ de livres sur la périnatalité, massage femme enceinte, discussion avec des amies/cousines/mères… j’ai un côté très scolaire qui m’aide à me rassurer.
Mais, une fois ce petit corps sur moi, je me suis rendue compte à quel point rien ne m’avait vraiment préparé. Parfois, il y a des bouleversements qui sont tels, qu’il n’y a rien à faire à part les laisser nous traverser.
Une mise à jour totale
Alors, j’ai laissé faire. Je me suis laissée faire par cette transition. Du mieux que je pouvais. Non sans lutte parfois. Au tout début, j’étais tellement nostalgique de la grossesse. De ce ventre multitâches qui lui apportait tout ce dont il avait besoin, sans effort particulier pour moi pour être « sa maman ».
Ainsi, pendant les premiers temps, j’ai eu la sensation d’être la capitaine d’un bateau sans boussole. La mer était déchaînée… des vagues de 100 mètres de haut. J’ai pas mal bu la tasse. Et petit à petit, vraiment peeee-tit à pe-tiiiit, j’ai apprivoisé la mère. En réalité, on s’est plutôt apprivoisé toutes les deux. On a commencé à faire connaissance. Doucement. Prudemment. Tout en faisant connaissance avec le père et le fils.
Une démo d’hypnose arrivée à point nommé
Et aujourd’hui en ce 367ème jour, je me rappelle d’une démonstration d’hypnose menée par Kévin Finel (directeur de l’ARCHE) lors d’un stage d’hypnose. Je m’étais portée volontaire pour explorer un levier de changement qui s’appelle « Les Niveaux logiques ». Kévin avait demandé un.e volontaire en disant « Qui a envie de se projeter dans un changement important ? ».
J’étais alors enceinte de 4 mois. Et j’ai immédiatement levé la main avec l’envie d’explorer ce changement si global. Kévin m’a alors amenée dans un état d’hypnose qui m’a aidée à me plonger dans ma vie de « Maman » et nous avons traversé les sept niveaux :
- Environnement : niveau matériel, contexte, entourage, physique…
- Comportements : attitudes, gestes, réactions, communication…
- Capacité : connaissances, ressources…
- Croyances : limites, culture, possibilités…
- Valeurs : motivation, direction de vie, aspirations…
- Identité : projets, rêves, image de soi, ego…
- Niveau d’appartenance, « spirituel » : après l’ego, but utlime, recherche…
Un bouleversement émotionnel
Il m’est très difficile de vous décrire ce qui s’est passé pour moi durant cette démo d’hypnose. Je suis quelqu’un qui en transe a beaucoup d’images, de sons… Mais pour la première fois, l’état d’hypnose que j’explorais ne m’envoyait que très peu d’images, très peu de sons. Par contre, mes sensations physiques se déployaient en arc-en-ciels émotionnels. Je sentais que ça bougeait à l’intérieur.
Mais ce n’était « rien » comparé à ce qui s’est passé à partir du cinquième niveau. Nous avons exploré mes valeurs, mon identité et enfin mon niveau d’appartenance « spirituel ». Un bouleversement émotionnel… des vagues de larmes à n’en plus finir. Mélange de joie, de peur, de tristesse, de colère. Par rapport à quoi ? A qui ? Aucune idée. Tout se mélangeait. Il n’y avait que des mots clés qui surgissaient par-ci par-là. Parfois des questions, comme si mes processus plus conscients essayaient de comprendre avant de ressentir.
Comme une bande-annonce
Sur le coup, je n’ai jamais réussi à savoir « consciemment » ce qui s’était passé à ce moment-là pour moi. J’ai juste ressenti une sorte de lutte intérieure qui s’est terminée par une forme d’apaisement. Quand j’ai rouvert les yeux, j’avais à la fois l’impression de revenir d’un très long voyage et pour autant que rien n’avait changé. Comme si tout avait déjà été vécu et qu’en même temps il allait falloir le vivre « en vrai ». Sacré programme en perspective …
En reprenant contact avec la salle, je me suis rendue compte que je n’avais pas été la seule à pleurer. En effet, lors des démos, ça arrive souvent qu’on soit touché par le processus exploratoire de la personne volontaire. A présent, je peux vous dire que cette séance était comme le pressentiment d’une mise à jour totale, continue, parfois difficile de toute mon identité.
Quelques clés pour les transitions d’identité
Et en ce 367ème jour, je me sens davantage capitaine de mon bateau. Les vagues sont encore parfois houleuses mais franchement, quel kif. Quelque chose s’est calmé dans les profondeurs de cette mère. La transition prend fin. La mise à jour a pris le pli. Même si le voyage continue.
Voici quelques clés que je vous livre pour vos transitions à vous :
- De telles transitions ne se font pas en trois jours, laissez vous le temps.
- Parfois, il n’y a rien à faire à part rester sur le bateau. Et souvent, c’est déjà un exploit en soi.
- Au début, on peut ne pas accepter le changement. Il suffit d’accepter de ne pas l’accepter.
- C’est ok de douter, de se remettre en question : ça ne fait pas de vous une mauvaise personne. Ces doutes et ces questionnements ne sont pas révélateurs d’un échec, mais au contraire d’une volonté d’y arriver.
Et vous ? Avez vous déjà vécu des transitions de vie/d’identité importantes ? Subies ou choisies ? Quelles ont été vos ressources internes/externes pour naviguer dans ce changement ?
Pour me répondre, vous pouvez me contacter ici. Au plaisir de vous lire.
[…] Mon fils a un an et fait ses premiers pas tout seul. On le célèbre à … 3. Ce n’est pas du tout ce que j’avais imaginé pour son premier anniversaire. Je prends le temps de mesurer le chemin parcouru durant ces 12 derniers mois. C’est passé vite et en même temps pas-du-tout. Devenir maman a été une énorme claque et en même temps une gigantesque caresse. […]